Cette page présente des outils pour calculer et visualiser les modes propres de vibration d'objets anisotropes. La méthode de calcul est décrite dans Nanomaterials 11, 1838 (2021). Les objets sont délimités par des courbes de Lamé, des superquadratiques ou des superellipsoïdes.
Des calculateurs génériques existent pour des objets de forme superquadratique par morceaux et pour des cylindres infinis ayant une section en courbe de Lamé par morceaux. Il est cependant préférable d'utiliser un calculateur adapté à la symétrie lorsque c'est possible.
Objets finis | ||
---|---|---|
cubique |
tétragonal |
orthorhombique |
Cylindres infinis | |
---|---|
tétragonal |
orthorhombique |
Voici les étapes d'utilisation communes à tous ces calculateurs :
La prévisualisation de la géométrie des objets ou de la section des cylindres ainsi que la visualisation de leurs vibrations sont réalisées à l'aide de three.js. Il est possible de faire tourner (bouton gauche de la souris ou bouton+touche Q), de zoomer (bouton central ou bouton+touche S) ou de déplacer (bouton droit ou bouton+touche D) la vue 3D. La surface des objets peut être représentée de différentes façons lors de la visualisation des vibrations.
Les déplacements sont exprimés dans une base de fonctions xl+ym+zn avec l+m+n≤Nmax. Les calculs peuvent être longs avec les calculateurs génériques lorsque Nmax est grand. Nmax=15 pour les calculateurs adaptés à la symétrie et Nmax=20 si la case à cocher à côté de est cochée () ou si elle n'existe pas.
Pour les représentations irréductibles dégénérées (E et T), un seul mode est visualisable. La visualisation de tous les modes dégénérés est possible en utilisant la symétrie orthorhombique pour laquelle il n'y a pas de modes dégénérés.
Les calculs utilisent la méthode proposée par W. M. Visscher, A. Migliori, T. M. Bell et R. A. Reinert dans J. Acoust. Soc. Am. 90, 2154 (1991) qui a été étendue aux formes superquadratiques et superellipsoïdes dans Nanomaterials 11, 1838 (2021).
Les travaux de N. Nishiguchi, Y. Ando et M. N. Wybourne dans J. Phys.: Condens. Matter 9 5751 (1997) permettent d'utiliser la même approche pour des cylindres infinis. Comme précédemment, ces travaux ont été étendus à des cylindres infinis dont la section est délimitée par des courbes de Lamé.
Les travaux de E. Mochizuki dans J. Phys. Earth 35, 159 (1987) permettent d'alléger significativement les calculs pour des objets présentant des symétries. Il est ainsi possible de gagner en précision et de connaître la symétrie des vibrations (représentations irréductibles).
L'implémentation (source) utilise la bibliothèque GNU Scientific Library ainsi que le compilateur emscripten ce qui permet de réaliser ces calculs dans un navigateur web.
Les tableaux ci-dessous détaillent comment les dégénérescences sont levées lorsque la symétrie change en partant des modes d'une sphère isotrope. Ils ont été établis à l'aide des table de corrélation Oh→D4h et D4h→D2h(C'2). Pour la forme superquadratique par morceaux, dans le cas général ces objets ne présentent pas d'opération de symétrie autre que l'identité donc toutes les vibration ont la même représentation irréductible.
sphérique | cubique | tétragonal | orthorhombique |
---|---|---|---|
SO(3) | Oh | D4h | D2h |
SPH,ℓ=0 | A1g | A1g | Ag |
SPH,ℓ=1 | T1u | A2u | B1u |
Eu | B2u | ||
B3u | |||
SPH,ℓ=2 | Eg | A1g | Ag |
B1g | Ag | ||
T2g | B2g | B1g | |
Eg | B2g | ||
B3g | |||
SPH,ℓ=3 | A2u | B1u | Au |
T1u | A2u | B1u | |
Eu | B2u | ||
B3u | |||
T2u | B2u | B1u | |
Eu | B2u | ||
B3u | |||
SPH,ℓ=4 | A1g | A1g | Ag |
Eg | A1g | Ag | |
B1g | Ag | ||
T1g | A2g | B1g | |
Eg | B2g | ||
B3g | |||
T2g | B2g | B1g | |
Eg | B2g | ||
B3g | |||
⋮ | ⋮ | ⋮ | ⋮ |
sphérique | cubique | tétragonal | orthorhombique |
---|---|---|---|
SO(3) | Oh | D4h | D2h |
TOR,ℓ≠0 | |||
TOR,ℓ=1 | T1g | A2g | B1g |
Eg | B2g | ||
B3g | |||
TOR,ℓ=2 | Eu | A1u | Au |
B1u | Au | ||
T2u | B2u | B1u | |
Eu | B2u | ||
B3u | |||
TOR,ℓ=3 | A2g | B1g | Ag |
T1g | A2g | B1g | |
Eg | B2g | ||
B3g | |||
T2g | B2g | B1g | |
Eg | B2g | ||
B3g | |||
TOR,ℓ=4 | A1u | A1u | Au |
Eu | A1u | Au | |
B1u | Au | ||
T1u | A2u | B1u | |
Eu | B2u | ||
B3u | |||
T2u | B2u | B1u | |
Eu | B2u | ||
B3u | |||
⋮ | ⋮ | ⋮ | ⋮ |
Le tableau suivant présente les correspondances entre les modes de vibration d'un cylindre infini circulaire et isotrope et ceux d'un cylindre infini de symétrie tétragonale et orthorhombique.
circulaire isotrope | tétragonal | |
---|---|---|
C∞v, D∞h (Q=0) | C4v | D4h (Q=0) |
m ≡ 0 mod 4 (0, 4, 8, …) |
A1 | A1g |
A2u | ||
A2 | A1u | |
A2g | ||
m ≡ 2 mod 4 (2, 6, 10, …) |
B1 | B1g |
B2u | ||
B2 | B1u | |
B2g | ||
m ≡ 1 mod 2 (1, 3, 5, …) |
E (×2) | Eg (×2) |
Eu (×2) |
circulaire isotrope | orthorhombique | |
---|---|---|
C∞v, D∞h (Q=0) | C2v | D2h (Q=0) |
m ≡ 0 mod 2 (0, 2, 4, …) |
A1 | Ag |
B1u | ||
A2 | Au | |
B1g | ||
m ≡ 1 mod 2 (1, 3, 5, …) |
B1 | B2g |
B3u | ||
B2 | B2u | |
B3g |
Afin de se familiariser avec ces calculateurs et de vérifier leur bon fonctionnement, il peut être intéressant de reproduire des calculs pour lesquels une solution analytique est connue.
Calculons les vibrations d'une sphère isotrope de diamètre 10 nm constituée d'«or isotrope» (vl=3330 et vt=1250 m/s). La fréquence du premier mode sphéroïdal avec ℓ=2 vaut 105.78 GHz.
D'après le tableau ci-dessus, en symétrie orthorhombique les 5 modes correspondants (m=-2, -1, 0, 1 et 2) se transforment en 2 Ag + B1g + B2g + B3g. Utilisons le calculateur orthorhombique pour une sphère identique :
Pour la représentation irréductible Ag, nous obtenons 2 modes de fréquence 105.784 GHz. Pour B1g, B2g et B3g nous obtenons un mode de même fréquence. Il s'agit des 5 modes sphéroïdaux ℓ=2 fondamentaux.
D'après les travaux de R. D. Mindlin dans J. Appl Phys 27, 1462 (1956), un parallélépipède rectangle dont les côtés ont pour longueur a et b suivant les directions x et y possède des vibrations aux fréquences si avec m et n des nombres entiers.
Dans le cas d'un cube d'or (cubique) de côté 10 nm, nous obtenons GHz.
Nous pouvons ainsi vérifier l'existence de ces modes avec le calculateur pour la symétrie cubique. Pour m impair, il s'agit des modes A2g et Eg à 61.317, 183.951, 306.587 GHz. Pour m pair, il s'agit des modes T1g à 122.634 et 245.268 GHz. Les fréquences pour les modes suivants diffèrent un peu entre les deux méthodes de calcul.
Dans le cas d'un parallélépipède rectangle d'or (cubique), de côté 10 nm suivant x et y et de longueur quelconque suivant z (nous prendrons 6 nm), nous obtenons les mêmes fréquences que précédemment que nous retrouvons avec le calculateur tétragonal pour B1g à 61.317 et 183.951 GHz et pour A2g à 122.634 et 245.268 GHz. Ces représentations irréductibles sont en accord avec le tableau ci-dessus.
De la même façon, pour un parallélépipède rectangle d'or (cubique) de côté 10, 15 et 6 nm suivant x, y et z, et en remarquant que a/2=b/3, nous trouvons un mode B3u à 122.634 GHz avec le calculateur orthorhombique. La représentation irréductible de ce mode est différente dans ce cas car m=2 et n=3 alors que précédemment nous avions m=n avec a=b.
Remarquons finalement que ces derniers modes de vibration (tétragonal et orthorhombique) ne dépendent pas de l'épaisseur suivant z. On les retrouve donc également pour des cylindres infinis avec les mêmes fréquences et les mêmes représentations irréductibles à Q=0 : B1g et A2g en tétragonal et B3u en orthorhombique.
Voici des liens pour reproduire des résultats de la littérature :
z
afin que les
côtés de la base soient alignés selon des directions [100] comme dans
l'article.
Dans tous les cas, un lien utilisant le calculateur générique
est proposé. Un calculateur adapté à la symétrie est également proposé
pour les sphères et les cubes.
Tableau 1A | cubique | générique |
Tableau 1B | cubique | générique |
Tableau 1C | cubique | générique |